lundi 7 septembre 2015



Epilogue

Ainsi se termine cette randonnée initiée il y a 2 ans. Depuis Wissembourg, la traversée en tous sens des Vosges, puis le Jura, puis les Alpes du nord au sud : un beau programme, qui m'a fait parcourir pas loin de 1400km et quand même de l'ordre de 55000 m en dénivelée positive et autant en descente (ce n'est d'ailleurs pas si énorme, cela fait en moyenne 630m en montée et autant en descente par jour, dont notamment le GR du Jura qui se fait avec ces mêmes moyennes à seulement 300m par jour). Efforts physiques et émotions visuelles et rencontres furent au rendez-vous.

Bien sûr, il y a loin des idées initiales que l'on se fait de cette aventure avec la réalité. On imagine qu'il suffit de planifier les étapes et que tout va se dérouler comme prévu. C'est compter sans les impondérables :
  • les gîtes et refuges qui ont fermé depuis la parution des topo-guides (au moins une fois dans le Jura et dans les Alpes), ou qui se sont trouvés complets
  • le temps naturellement, quoique finalement il ne m'a pas trop dérangé dans mes étapes
  • les problèmes physiques que l'on peut rencontrer et en particulier l'accident que j'ai subi l'an passé, et à la suite duquel j'ai pu malgré tout reprendre la randonnée.

A ce sujet, j'ai eu l'occasion de discuter avec d'autres randonneurs, la difficulté est parfois de connaître ses limites que nous pensons pouvoir toujours dépasser. Mais non, nous avons tous nos limites !

Cette aventure n'est absolument pas un exploit sportif, des milliers de randonneurs font et feront de telles randonnées ici ou ailleurs ; il m'a fallu d'ailleurs de nombreuses étapes pour arriver au but ; vous avez pu lire aussi que certains ont des performances que je n'aurais moi-même jamais imaginées. C'est toutefois une victoire sur soi-même, et une certaine constance pour écrire ce blog chaque jour. Ce blog, qui permet au lecteur, pas toujours randonneur et n'ayant pas les capacités physiques nécessaires, de voyager à travers nous. Ce blog qui me permets de conserver un beau souvenir de ces bons moments.

Merci à vous chers lecteurs d'avoir pris le temps de parcourir mes divagations. Si vous y avez trouvé des inexactitudes, ce sera à mettre sur le compte de l'enthousiasme. Peut-être cela permettra -t-il à certains de se remémorer leurs propres trajets et à d'autres de donner l'envie de parcourir ces régions.

Merci à mon fils Sébastien qui a tenu à ce que nous tenions ce blog et nous y a initié, mon épouse Francine et moi-même. Après les premières questions : C'est quoi un blog? Comment fait-on? Sébastien qui la première année à mis en forme le blog à partir de nos données brutes (texte, photos et leurs commentaires), puis merci à Francine qui a pris le relais les deux années suivantes. C'était d'ailleurs pour elle un moyen de vivre cette randonnée par procuration.

Merci à mes chirurgiens Max de Briançon, puis Gildas de Trappes pour m'avoir brillamment « réparé », puis enfin le kiné Aurélien qui m'a suivi dans ma rééducation; le résultat est que j'ai pu repartir cette année sans grande gène !

La première année, j'avais entraîné mon épouse Francine dans mon périple dans les Vosges et une partie du Jura (étapes 1 à 40) ; elle a dû malheureusement abandonner suite à une talalgie et les difficultés de terrain qu'elle entrevoyait dans la région des Alpes. Je la remercie d'avoir su respecter mon envie de continuer.

Je salue mes compagnons de voyage, cet Allemand de 77 ans croisé aux sources du Doubs (étape 42), ce Belge et cet Australien rencontrés entre le col de Bise et le refuge Moëde-Anterne dans les Alpes du nord (étapes 47 à 51), cet Israélien et son fils entre les Houches et le refuge CAF de la Croix du Bonhomme (étapes 53 et 54), Patrick et l’Autrichien Robert qui m'ont accompagné entre le refuge de Rosuel et Pralognan pendant les étapes 59 à 62, mes copains depuis 30 à 40 ans Thierry et Nanar qui m'ont accompagné cet année entre Modane et Château-Queyras (étapes 66 à 71), mes enfants Sébastien et Séverine qui m'ont fait la surprise de venir successivement m'accompagner entre Larche et le refuge de Longon-Roure (étapes 76 à 79) pour l'un puis jusqu'à La Madone de Fenestre (étapes 80 à 82) pour l'autre, enfin ces deux Anglais Mark et Mick que j'ai découverts au Pas de la Cavale et que j'ai plus ou moins suivis jusqu'à Menton (étapes 76 à 87). International ce sentier GR5 ! Je salue également tous ces randonneurs de rencontre aux gîtes et aux refuges avec lesquels j'ai eu des échanges fructueux et amicaux.
Je remercie enfin tous ceux qui, par leurs commentaires sur le blog, m'ont encouragé tout au long de ce périple.

Peut-être à une prochaine sur un autre GR !




samedi 5 septembre 2015


Etape 87 vendredi 4 septembre : Sospel – Menton
18 km ; M : 1060m ; D : 1410m ; 2 km/h

Dernière étape avant l'arrivée à Menton: j'ai du mal à réaliser. Ce rêve, initié il y a 2 ans, est sur le point de se finaliser, même si cela a été plus long que prévu, et je suis très heureux d'y arriver. C'était un beau projet à mon niveau de possibilités physiques. J'ai été comblé par le temps qui a été globalement clément, par des paysages variés et grandioses, par des rencontres multiples et pleines de richesses et de gentillesse.
Bien que de dénivelées importantes cette finale s'est déroulée sans difficultés, à part la dernière descente depuis le col du Berceau, qui s'est faite en grande partie sur un chemin de terre et de pierres roulantes : attention à la glissade toujours possible!


Vue sur Sospel en montant au col du Razet



Seul point d'eau 500m au-dessus de Sospel, avant d'arriver à Menton



Vue de la vallée de Sospel à partir de ce point d'eau



Vue sur le col du Razet : encore 200m à gravir



Chaos en montant au Razet



Chemin ombragé et en terre en montant au Razet : quel plaisir !





Vues successives sur Menton



Vue sur Menton depuis le col du Berceau (1100m), le dernier col !



Le chemin en descendant du col du Berceau





Menton approche !



Chemin rock n' roll !







Retour à la civilisation



Prendre son pied en randonnée, c'est bien ; un peu trop ?



Bain de pieds salutaire





2 vues de Menton-plage





vendredi 4 septembre 2015



Etape 86 vendredi 4 septembre : Camp d'Argent - Sospel
23 km ; M : 250m ; D : 1700m ; 2,8km/h

Nous n'étions plus que 3 randonneurs au gîte d'étape de Camp d'Argent, moi et les 2 Anglais Mick et Mark avec qui je prends conscience d'avoir fait connaissance depuis maintenant 10 jours ! En fait, nous randonnons chacun à notre rythme, Mick notamment marche «slowly» mais sûrement, et nous nous retrouvons au gré des poses de midis et le soir aux gîtes et refuges. Par contre, nous effectuerons quasi de concert ces 2 dernières étapes.

La journée promet d'être assez longue, j'avais prévu d'après le topo-guide et Géoportail (site officiel de l'IGN) une distance de 17,5km, des dénivelées de 220m en montée et 1600m en descente; elles s'avéreront être de 23km, 480m et 1860m, notamment dû aux petites montées et descentes successives au début du parcours. Finalement, elle ne sera pas trop difficile, le chemin étant relativement aisé, et probablement aussi le corps s'est-il habitué à l'effort. Nous nous retrouverons ainsi au sommet du Mont Mangiabo (1821m) d'où nous avons eu une vue sur 360° sur les Alpilles; malheureusement le temps n'était pas au plus beau à ce moment, mais il fallait bien continuer sans trop attendre jusqu'à Sospel!



Vallon de Crep en direction de Moulinet, en quittant Camp d'Argent.



Le site de Cabanes Vieilles



Vue sur les Alpilles à partir du Mont Mangiabo





Vues sur les Alpilles en direction de Sospel



Que fait-il là celui-la ?



Entente Cordiale symbolisée



Vue sur la vallée de Sospel



On approche du but !



Sospel






Etape 85  : Refuge des Merveilles - Camp d'Argent


13 km ; M : 600m ; D : 980m ; 2,8km/h

Etape facile aujourd'hui; ça tombe bien car le gardien du refuge des Merveilles nous annonce de la pluie à partir de 14h. 
Ça va se terminer par une cadence accélérée dans la dernière heure. Finalement quelques gouttes, j'ai pu éviter de mettre les vêtements de pluie.

En montant au Pas du Diable, je rencontre un randonneur venant le jour même de Sospel, en manque d'eau : il avalera les 40 cl d'eau qui restent dans ma bouteille. Il avoue marcher 10 à 12h par jour et pense arriver à Modane en 4 jours alors qu'il m'en a fallu une vingtaine pour arriver jusqu'ici!

Enfin, après le Pas du Diable, j'ai fait une rencontre que je n'espérais plus du moins d'aussi près : je vous laisse découvrir sur les photos et la vidéo.



Lacs EDF superposés :




Eau limpide :



 En montant au Pas du Diable :



Rencontre insolite :






Est-ce une imagination de ma part où c'est bien la mer qu'on voit au fond?



On approche du col de Raus :



La Poudrière?(à gauche) et Tête de la Poudrière :




Squelette à l'Authion :



Vue sur la vallée de Sospel :



jeudi 3 septembre 2015

Etape 84 : Refuge de Nice - Refuge des Merveilles

10 km ; M : 650m ; D : 770m ; 1,5km/h



Je quitte le sympathique refuge de Nice où les gardiens comme partout ailleurs faisaient tout pour nous rendre le séjour agréable.

Il n'en sera pas de même au refuge des Merveilles (qui doit son nom à la vallée dans laquelle il se trouve et non à ses propres caractéristiques). Mais là n'est pas le problème.

Depuis de nombreuses étapes, on m'avait prévenu, mais j'attendais de voir pour juger.

Accueil : pas de soucis, j'ai eu une bonne omelette aux champignons (il y a 5 étapes sans possibilité de ravitaillement et l'étape étant courte, ça évite de trop porter).

Mais après:
- ouverture des dortoirs seulement à 18h: c'est la première fois que je vois cela
    - par contre les douches sont ouvertes à 16h: pas facile de sortir ses affaires du sac à dos dans la petite salle; ces gens là n'ont jamais randonné!
- au moment d'avoir ma place dans le dortoir, je demande à avoir une place en bas (lits superposés): avec un grand sourire, on m'annonce que ce n'est pas possible, alors que je vois bien que de nombreuses couches sont encore libres; je mettrai ce point sur le compte de la maladresse car après on me proposa ce que j'aurais fait de toute façon: utiliser un matelas au sol libre.
- dans les autres refuges, le petit déjeuner est à partir de 6h30, ici seulement à 7h.
- petit déjeuner réduit à la portion congrue: pain + une mini-tablette de beurre + une idem de confiture
Tout ceci n'est pas une critique vis-à-vis du CAF qui est une institution qui entre autre améliore la qualité des refuges (capteurs solaires permettant les douches chaudes par exemple), mais du personnel qui n'a peut-être pas bien compris son rôle.

Sinon cette étape était également assez technique quoique moins que la précédente et toute aussi belle.


Lever de soleil sur le lac depuis la chambre du refuge de Nice :



Comment sont - ils arrivés là?



Se mirer dans le lac Niré :



La Baisse du Basto (2693m) au fond (comme son nom ne l'indique pas, c'est un point haut) :



Nick en pleine escalade lors de la montée à la Baisse du Basto :




Si, si, le chemin passe tout droit!



Vue en arrière depuis la montée à la Baisse du Basto :


J'arrive à la Baisse du Basto!




Pose à la Baisse du Basto :




Et maintenant vue sur la prochaine Baisse, celle de Valmasque, au fond :



Encore de la caillasse!



Couleurs :



Lac du Basto depuis la Baisse de Valmasque:



Vue sur la vallée des Merveilles depuis la Baisse de Valmasque :








Couleurs (bis) :




Lac des Merveilles :




Autres curiosités :



Gravure rupestre: le Chef de Tribu :






Gravure rupestre: le Christ



Roche polie par le passage du glacier :



Roche dite "vandalisée" :






Roche de l'Eclat  :





Chemin bien bordé qu'il ne faut pas quitter :



Paysage en arrivant au refuge des Merveilles :